Ce passage de Matthieu nous enseigne que bâtir sa maison sur le roc ne signifie pas se conformer à l’Église institutionnelle, à ses dogmes, à ses rites, à sa morale inébranlable.

Regardons ce passage sans filtres dogmatiques. Il ne parle pas d’obéissance à une institution, ni d’adhésion à un système. Il parle d’entendre et de mettre en pratique ses paroles. Notre Seigneur Jésus ne dit pas : « Quiconque suit les traditions des anciens », ni : « Quiconque se soumet aux autorités religieuses ». Il parle simplement d’une expérience intérieure, d’un engagement personnel.

La force de cette maison construite sur le roc ne vient pas d’un ensemble de doctrines ou de lois, mais d’une vérité vécue, enracinée dans la chair de celui qui l’écoute et l’applique. Cette résistance face aux tempêtes, ce n’est pas la rigidité des institutions, mais la profondeur d’une foi libre, éprouvée, qui ne se laisse pas emporter par les courants de la peur et surtout pas de la domination.

L’histoire nous a appris que l’Église elle-même, qui prétend être ce roc, s’est effondrée à plusieurs reprises sous le poids de ses compromissions, de ses abus, de ses certitudes arrogantes. Ceux qui ont placé leur confiance en elle plutôt qu’en l’Évangile ont souvent vu leur maison balayée par la déception et les scandales.

Alors, à vous qui avez pris comme moi de la distance avec l’Église institutionnelle, qui avez douté, qui avez crié votre colère ou simplement pris un autre chemin : ne croyez pas que vous avez perdu le roc. Vous l’avez peut-être quitté en apparence, mais lui ne vous a jamais quittés. Le roc n’est pas une institution. Le roc, c’est l’Evangile, l’enseignement de notre Seigneur Jésus. Il est cette vérité que vous portez encore, même dans vos doutes, dans votre quête d’une foi sincère, affranchie des chaînes du pouvoir religieux. Vous qui avez fui les murs de l’institution, ne fuyez pas la parole de Dieu qui vous a jadis ébranlés. Bâtissez votre maison ailleurs si vous le devez, mais bâtissez-la sur l’amour, sur la justice et la paix… sur cette parole vivante qui brûle encore en vous. Et alors, quand viendront la pluie, les torrents et les vents, votre maison tiendra, non parce qu’elle aura obéi aux dogmes, mais parce qu’elle aura été fondée sur ce que le Seigneur Jésus a vraiment voulu dire : un appel à vivre debout, libres, sans emprises et enracinés dans une vérité que personne ne peut vous confisquer.
Amen !
Didier Antoine