
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Jean 6, 27

Notre Seigneur Jésus disait : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, car c’est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. »
MESSAGE
Ce verset résonne comme un appel à l’essentiel, un cri contre les mirages de l’éphémère. Notre Seigneur Jésus, dans sa radicalité, nous exhorte à ne pas gaspiller notre énergie pour ce qui se dissout avec le temps, pour ce qui nourrit le ventre mais pas l’âme. En cela, il s’oppose frontalement à une logique marchande du monde, à cette obsession de l’accumulation qui confond abondance et plénitude. Il nous invite à chercher une autre nourriture, celle qui donne du sens, qui dure et transforme. Cette parole notre Seigneur Jésus est un défi lancé à nos existences, à nos choix de vie, à notre manière même de comprendre la réussite et le bonheur. Elle nous pousse à redéfinir nos priorités, à nous demander ce qui, dans notre quotidien, nourrit véritablement notre être profond.
Il est frappant de constater à quel point cette parole de notre Seigneur Jésus est audacieuse, même aujourd’hui. Loin de l’institution, elle vous demande d’interroger ce qui, dans vos vies, relève d’une quête véritable plutôt que d’un simple assouvissement. Elle vous rappelle que l’important n’est pas seulement de posséder ou de satisfaire des désirs immédiats, mais d’aspirer à quelque chose de plus grand, de plus durable. Or, l’institution ecclésiale elle-même n’a-t-elle pas souvent préféré l’ordre au feu vivant de l’Évangile ? Loin de l’Esprit de liberté qu’incarne le Seigneur Jésus, elle a souvent imposé des règles rigides, des hiérarchies étouffantes et des vérités indiscutables. Pourtant, ce verset vous dit que le sceau de Dieu ne se trouve pas dans les structures humaines, mais dans le Fils de l’homme, dans celui qui se donne sans posséder, qui nourrit sans enfermer. Il ne s’agit pas ici d’un rejet pur et simple des institutions, mais d’une invitation à retrouver une spiritualité vivante, ancrée dans l’expérience et la rencontre plutôt que dans l’obéissance aveugle.
Si nous avons pris nos distances avec l’Église, ce n’est pas par indifférence, mais parce que nous avons refusé de troquer une vérité vivante contre un pouvoir figé. Nous sommes nombreux à chercher encore cette nourriture qui ne se perd pas, à désirer une foi qui ne soit pas une cage, mais un souffle, une marche. Alors à vous, compagnons de cette distance, ne vous croyez pas exilés. Vous êtes peut-être plus proches que vous ne le pensez de ce Seigneur Jésus qui n’a jamais demandé de carte de membre, d’une situation sociale élevée, mais qui a toujours invité à marcher vers l’invisible. Ne laissez personne vous dire que vous êtes loin, si c’est la quête du vrai qui guide vos pas. Continuez à chercher, à questionner, à aimer. C’est peut-être dans cet élan sincère, dans cette soif d’authenticité, que se trouve déjà le Royaume dont parlait notre Seigneur Jésus.
Didier Antoine