Dieu est Esprit, dit notre Seigneur Jésus à la Samaritaine. Une déclaration qui frappe par son universalité. Il ne parle pas de temple, d’autel, de dogme ou de rite figé. Il ne fixe aucune frontière ni ne prescrit aucun intermédiaire. Il affirme une vérité nue : Dieu n’est pas une institution, ni une tradition, ni une appartenance. Il est Esprit. Et l’adoration véritable ne se trouve pas dans l’observance extérieure, mais dans une relation intérieure, vivante, libre « en esprit et en vérité ».

Longtemps, j’ai cherché Dieu dans les rites de l’Église, dans les messes bien ordonnées, dans les livres où tout semblait structuré, balisé, défini une fois pour toutes. Mais avec le temps, ces cadres ont commencé à me sembler trop étroits, comme des murs plutôt qu’un horizon ouvert. À force de règles et d’obligations, l’Église semblait parfois avoir oublié cette parole de Jésus : Dieu est Esprit.

En prenant mes distances avec l’institution depuis ma dépression, je me suis interrogé : ai-je perdu la foi, ou l’ai-je retrouvée sous une autre forme ? Ce verset m’apparaît aujourd’hui comme une clé pour comprendre mon propre parcours. Il m’invite à ne plus chercher Dieu dans les prescriptions humaines mais dans un souffle, dans une quête sincère et intérieure. La vérité ne se décrète pas, elle se vit. L’Esprit ne s’enferme pas dans des cadres rigides… où l’on décide qui a le droit à la parole, au chapitre… ceux qui sont dignes d’accéder au pouvoir décisionnel. Non, l’Esprit souffle où il veut, et souvent loin des structures figées.

À vous qui avez comme moi pris vos distances vis-à-vis de l’Eglise institutionnelle
Vous avez quitté les bancs d’église, lassés par le poids des traditions ou par des blessures anciennes. Vous avez peut-être trouvé dans l’éloignement une forme de vérité, un espace plus libre pour chercher Dieu dans votre quotidien sans qu’on vous dise comment le faire. Sachez ceci : vous n’êtes pas hors du chemin, vous êtes sur le vôtre. Si Dieu est Esprit, alors il n’appartient à personne. Il ne s’enferme ni dans un clergé, ni chez les élites laïques, ni dans un code défini. Il vous cherche là où vous êtes, là où vous en êtes, dans votre sincérité, dans vos doutes, dans votre quête de sens. Adorer en esprit et en vérité, c’est peut-être simplement oser être soi devant Dieu, sans masque, sans contrainte, sans crainte d’être hors des clous.
Alors, si vous ne retrouvez pas Dieu dans l’institution, cherchez-le dans le silence, dans la méditation, dans l’émerveillement, dans l’amour que vous donnez et recevez. Peut-être découvrirez-vous que l’éloignement n’est pas une rupture, mais un passage. Et que l’Esprit souffle aussi et peut-être surtout en dehors des murs.
Amen !

Didier Antoine