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JACQUES LOEW, HIER ET AUJOURD'HUI

Mon itinéraire avec Jacques Loew et ses équipiers

De mes 17 à 20 ans, j’ai traversé une période de profonde obscurité, marquée par une quête de sens et par un esprit troublé face à une situation personnelle insurmontable. Une absence de repères, tant objectifs que spirituels. Je ne savais pas où aller, ni quelle direction prendre.

 

Ma rencontre providentielle avec les équipiers (c’était le terme employé) de la Mission Ouvrière Saints Pierre et Paul (MOPP) à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, a constitué un véritable tournant dans ma vie.

 

Fondée en 1955 par un prêtre dominicain, Jacques Loew, premier prêtre ouvrier de France, la MOPP avait pour vocation de porter l’Évangile au cœur du monde ouvrier et des milieux éloignés de la foi.

 

De 1982 à 1997, j’ai eu la grâce de cheminer aux côtés de cinq religieux, dont quatre prêtres, qui ont profondément transformé mon existence. La présence de la MOPP a été une bénédiction pour les jeunes des paroisses locales. Dans mes ténèbres, une lumière est apparue, ouvrant un chemin. Un groupe pastoral exceptionnel pour les 18-25 ans a vu le jour, animé par le désir ardent de porter l’Évangile là où il était absent. Avec ces compagnons de foi, j’ai étudié l’Évangile… goûtant le désir de m’initier au grec et à l’hébreu pour approfondir ma compréhension des textes de la Bible.

 

Baptisé enfant, je n’avais reçu aucune éducation religieuse, en raison des convictions anticléricales de mon père. Les ouvrages de Jacques Loew ont alors constitué pour moi un catéchisme de haut niveau. Parmi ses écrits En mission prolétarienne, Comme s’il voyait l’invisible, Dans la nuit, j’ai cherché, Mon Dieu dont je suis sûr m’ont particulièrement marqué, dévoilant une spiritualité ancrée dans la réalité quotidienne des gens simples… des travailleurs… des employés… des insignifiants que l’on rencontre chaque jour.

 

J’ai été également influencé par Nous autres, gens des rues de Madeleine Delbrêl, une autre grande figure de l’Église du siècle dernier. Assistante sociale et essayiste (comme on dirait aujourd’hui), Madeleine a choisi de vivre sa foi au cœur d’une ville populaire… d’une banlieue rouge, comme on disait à l’époque, témoignant de la présence de Dieu dans la vie ordinaire.

 

Aujourd’hui, à 63 ans, quarante-trois ans après, je suis à la retraite. J’ai travaillé près de vingt-trois ans dans deux institutions catholiques, dont la dernière m’a licencié comme un malpropre, rejeté, humilié, parce que je disais tout haut ce que les gens pensaient tout bas. Bénévole dans mon diocèse, participant à une commission au sein de l’Église de France, j’ai été témoin de nombreux abus de pouvoir auxquels se livraient certains laïcs supérieurs. J’ai vu des femmes et des hommes, des religieuses et des religieux, écartés, jetés comme des moins que rien… sans oublier, bien sûr, tous les abus sexuels… ces silences insupportables… Arrivé à un certain âge, j’ai pris mes distances vis-à-vis de l’Église catholique… mon Église. Trop, c’est trop.

 

Cependant, je ressens le désir de partager avec vous, qui avez comme moi pris du recul par rapport à l’institution ecclésiale, quelques extraits de Jacques Loew, que je mettrai en ligne prochainement sur mon journal. Pour ce faire, je m’appuierai sur l’ouvrage de Georges Convert Jacques Loew, la quête de Dieu, aux éditions Desclée de Brouwer – paru en avril 2008.

 

C’est très important pour moi de pouvoir partager ces trésors spirituels avec vous, dans l’espoir qu’ils éclairent et enrichissent votre chemin de foi… même éloignés de l’Église.

À très vite

 

Didier Antoine 

Catholique libertaire en marge.

 

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